Durant l’Antiquité
fin des travaux miniers antiques
amas de minerais
La partie antique des travaux de cette mine ont été datés entre 80 av J.C. et 30 ap J.C.
Pour mieux se situer, rappelons que, vers 120 av. JC., les Romains se sont installés dans le sud de la Gaule, créant la région appelée la Narbonnaise, reliant l’Italie à l’Hispanie.
La mine est elle-même sur le territoire des Rutènes provinciaux, c’est-à-dire intégrés à la Narbonnaise.
En 83 av. JC, le général Quintus Sertorius est nommé gouverneur d’Hispanie, mais il fait sécession en 77 av JC. En réponse, les légions sont envoyées par deux fois afin de vaincre Sertorius, mais les peuples du sud de la Gaule profitent de la situation pour se soulever à leur tour.
Rome a donc besoin de lever des fonds pour financer cet effort de guerre, et pallier la perte des ressources minières hispaniques. Or les mines rutènes et gabales sont connues des Romains, puisque Strabon les a évoquées. Des sociétés minières italiennes vont donc s’installer dans la région. Comme l’attestent les nombreux vestiges découverts près de Ceilhes, et de Fayet. Ces sociétés vont alors déposséder les peuples locaux et extraire, sans scrupule et sans précaution pour les ressources, les minerais de la haute vallée de l’Orb, du sud Aveyron, de la Montagne noire, des Monts de Cabrières et de Lodève.
Il semble que l’an 33 marque la fin de l’exploitation de toutes les mines du Sud Aveyron, sans doute du fait de la reprise de l’exploitation des mines hispaniques au profit de Rome.
Outils de mineur en métal :
coin en fer – pointerolle, fragment de pic et ciseau en acier
(origine : Mine de Bouco-Payrol FAYET AVEYRON – Ie s. av. J.-C.)
Chantier de dépilage à la pointerolle, trace d’outil
Cette chronologie est confirmée par les données archéologiques, céramiques et datations par le radiocarbone 14C, que Bernard LECHELON a pu recueillir à l’intérieur des mines de Cénomes et des alentours.
Ce que la mine ne vous dévoilera pas lors des visites…
Zone fortement concrétionnée par les eaux d’infiltration.
Ancienne galerie d’accès au niveau supérieur des travaux du Ier s. après J.-C.
Les eaux de ruissellement se concentrent.
Puis au Moyen-age
Les gisements ne sont pourtant pas épuisés et c’est au début du XIIème siècle que PONS de LERAS, seigneur Lodévois en charge d’un groupe d’ermites, élabore le projet d’intégrer l’ordre cistercien et de reprendre l’exploitation des mines de la région.
Celles-ci sont sur les terres du comte de TRENCAVEL et pourtant ce dernier ne fait valoir aucun de ses droits, contrairement à d’autres exploitations minières.
C’est sur l’actuel Sylvanès que les Cisterciens font bâtir leur abbaye, et au fil des années ils deviennent propriétaires de tous les sites possédant des mines avec tous les droits d’exploitation et d’utilisation des minerais.
Ce sont les moines convers qui travaillent dans les galeries… mais cela ne dure que quelques décennies : le travail étant très dur, les moines préfèrent intégrer d’autres établissement religieux.
Les métaux extraits sont probablement envoyés dans d’autres régions. Il est possible que l’argent ait été transformé à l’atelier monétaire de Melgueil, et par les orfèvres de Montpellier tandis que le cuivre aurait pu être envoyé vers le Limousin. (ouvrage Bernard LECHELON, P 162).
Dès le milieu du 13ème siècle, les moines n’exploitent plus eux-mêmes, mais laissent le travail à des sous-traitants. C’est ce qui se passe aussi à Cénomes.
Tous les chantiers s’arrêtent à la fin du XIIIème siècle, avec la guerre de Cent ans et la peste noire. Si les exploitations reprennent fin XIVème début XVème siècle dans le Lyonnais et l’Est de la France, plus rien ne se passe dans le Sud.
la croix d’arpentage
Travers-banc : Galerie de mine horizontale recoupant les différentes formations géologiques.
Mais la mine tombe dans l’oubli...
En 1760 Marcorelles visite les « grottes » de Cénomes (en fait les mines), les décrit et note les dires des locaux sur l’origine romaine de leur exploitation. Et il signifie en outre qu’on a essayé d’y faire des fromages, mais que ça ne marche pas. Et pourtant…
Et enfin à l’Epoque contemporaine
…
Depuis fort longtemps est produit un bleu, appelé Roquefort.
Si l’appellation a été protégée en 1925, il a été fabriqué dans toute la région.
De nombreux sites ont servi à la production d’un fromage de type Roquefort, du sud de l’Aveyron au nord de l’Hérault.
C’est en 1810 que Monsieur Nouguier s’associe au propriétaire de l’entrée de la mine pour créer une cave ici même et produire des fromages. Nous supposons que l’expérience fut une réussite, puisque M. Nouguier rachète les parts de M. Montade et devient propriétaire exclusif de la cave et du terrain. Et ce sont trois générations qui vont se succéder pour faire fructifier la production. Mais en 1908, Le petit fils, Charles Léon Nouguier fera malheureusement faillite. Les causes n’en sont pas connues. Et cela signe l’arrêt total de la production de fromages.